L’ancien champion de France de « lyonnaise » puis Directeur Technique National de la Fédération Française de Sport de Boules s’est qualifié pour le championnat de France Triplette Vétérans à Bourg-St-Maurice (73).
Champion du Rhône de Pétanque ! Voilà un titre qui détonne dans votre belle carrière de joueur de «lyonnaise» ?
Même si, effectivement, j’ai fait toute ma carrière sportive à la « lyonnaise », la pétanque ne m’est pas étrangère car j’y jouais souvent quand j’étais très jeune. Dans mon village, mon père était président du club de « lyonnaise » mais aussi de pétanque. Comme beaucoup de boulistes, j’ai pratiqué les deux disciplines durant une période de ma vie.
A l’occasion de ce championnat du Rhône Triplette Vétérans, vous aviez à vos côtés un autre champion de « lyonnaise, Christophe Sothier.
Christophe est un ami. Contrairement à moi où j’ai arrêté depuis quelques années la « lyonnaise » - je n’ai d’ailleurs pas repris de licence - Christophe continue à évoluer au plus haut niveau, il joue en Ligue M1. Il n’est pas libre tout le temps, on regarde le calendrier - mais quand une opportunité se présente, on fait des concours de pétanque, nous sommes licenciés tous deux au club de Décines.
Vous vous connaissez par coeur sur un terrain, que ce soit à la « lyonnaise » ou bien à la pétanque, n’est-ce pas ?
Bien sûr. On a tellement eu l’habitude de jouer ensemble, dans les grandes compétitions de « lyonnaise. Avec Christophe, on a été deux fois de suite champions de France quadrette en 2e division, on a gagné les Tournois de Pentecôte sous les couleurs de la CRO, c’était le club phare à cette époque, nous sommes restés 8 ou 9 ans. On a disputé ensemble également les championnats d’’Europe. On a fait une belle et longue carrière.
Justement, rappelez-nous votre parcours à la grosse boule ?
J’ai débuté à Gap, chez les jeunes. J’ai été sacré champion du Monde en U 18. J’ai évolué en 1er division à Gap, j’avais alors 19 ans, j’étais le plus jeune joueur à évoluer au plus haut niveau. J’ai disputé les plus grandes compétitions, notamment les championnats de France et les célèbres Tournois de Boules de Pentecôte, j’ai participé aux épreuves de tir. Ma carrière de joueur de « lyonnaise » a été bien remplie, j’en conserve de très beaux souvenirs.
Vous avez été ensuite un cadre technique, avec une fonction importante, celle de DTN à la FFSB.
J’ai été entraîneur à la CRO Lyon, puis Grenoble, Eybens et Saint-Vulbas. J’ai ensuite occupé la fonction de Directeur Technique National (DTN) à la Fédération Française de 2009 à 2020. J’ai arrêté complètement de jouer lorsque j’ai pris mes fonctions de DTN. Ça été un peu compliqué à la fin pour moi lorsque j’ai quitté la boule lyonnaise. Vous savez, le poste de DTN est un peu politique. il y avait possibilité pour moi d’avoir un autre poste, je pense que je le méritais, mais le nouveau président, la nouvelle direction fédérale ont jugé que je serai mieux en dehors de ce sport que j’ai servi pendant des années. Je me suis alors mis à jouer avec mes potes à la pétanque, je me suis remis à jouer au tennis car j’adore ça et je fais un peu de VTT. Je suis à une période de ma vie, je vais avoir cette année 64 ans, où il faut se faire plaisir, profiter des bons moments comme ce fut le cas ces deux jours lors de ce championnat vétérans de pétanque, d’autant plus que la victoire nous a souri, avec mon pote Christophe et notre coéquipier, Daniel Vigouroux.
Quelles sont, selon vous, les différences marquantes entre la « lyonnaise » et la pétanque ?
Il y a à la fois beaucoup de similitudes et de différences. Je dirai qu’à la pétanque, lorsqu’on manque une boule, on n’est jamais à l’abri de prendre une grosse marque, de 5 ou 6 points, ce qui est moins vrai à la « longue » où le tir au but est devenu primordial, une arme essentielle, on le voit en Ligue M1. A la pétanque, c’est moins évident de réussir dans cet exercice car les terrains sont plus sélectifs. La similitude principale entre les deux disciplines, c’est qu’il faut être concentré tout le temps, il ne faut pas se relâcher et lorsqu’on joue moins bien, et bien on perd.
Ce championnat du Rhône de pétanque était relevé, avec des Vétérans qui sont encore au top. Comment l’avez-vous vécu comme acteur, avec la victoire au bout ?
C’est épuisant. On a joué le mercredi sous la pluie, pour aller en finale il faut faire 8 ou 9 parties. Il y avait 230 équipes, avec un niveau élevé. Il a fallu batailler ferme pour s’imposer à l’image de la finale où nos adversaires nous ont mené la vie dure.
Parlez-nous de cette finale, particulièrement disputée !
Franchement, on a joué contre une belle équipe qui a bien pointé, bien tiré. Finalement, on gagne la partie sur une mène où il peut probable de conclure, on en met 3 dans un rayon de 20 cm, dans un mouchoir de poche. C’est les boules, la victoire a choisi notre camp.
Ce titre départemental vous conduit au Championnat de France. Est-ce une première à la pétanque, pour vous ?
Non, ce sera mon deuxième. Le premier, c’était en 1976, j’avais atteint les quarts de finale du « France » Triplette Juniors. On ira au mois d’août prochain à Bourg-St-Maurice pour avant tout se faire plaisir, et comme nous sommes des compétiteurs, avec l’ambition d’aller le plus loin possible.
Les champions du Rhône Vétérans, Jacques Faresse, Christophe Sothier et Daniel Vigouroux