La pétanque m’a bien occupé dans ma vie
Pierre TAVAUD fait partie du cercle restreint des plus anciens dirigeants ayant oeuvré pour notre discipline dans le département de la Loire. Figure historique, doyen, mémoire vivante de la pétanque ligérienne, on peut le qualifier ainsi, le natif de Firminy, aujourd’hui âgé de 86 ans, promène sa silhouette sur les terrains de pétanque depuis bientôt 60 ans.
Son investissement se conjugue toujours au présent malgré le poids des ans, toujours en activité dans sa tenue d’arbitre départemental qu’il revêt depuis près de 30 ans, faisant partie en tant que membre extérieur de la commission de discipline du comité départemental dont il fut un élu durant plusieurs années, sous la présidence notamment de Michèle ROUX, la présidente en exercice.
Pierre TAVAUD a occupé diverses fonctions durant toutes ces années de bénévolat. Retour avec cette figure dirigeante bien connue sur plus d’un demi-siècle de carrière militante au service de la pétanque dans son cher département de la Loire. Un fidèle à son club de toujours, la Pétanque Audacieuse du Mas à Firminy, où il est licencié depuis 1972.
On peut dire, sans risque de nous tromper, que vous avez une carrière dirigeante bien remplie !
C’est vrai, je me suis bien investi pour la pétanque. J’ai été membre du Comité départemental 42
durant de nombreuses années, 4 mandats si je me souviens bien, président du Secteur de l’Ondaine lorsque j’étais au CD 42, président du club de la Pétanque Audacieuse du Mas à Firminy jusqu’à l’année dernière. A ce jour, j’officie toujours comme arbitre départemental et je fais partie de la commission de discipline du CD 42 comme membre extérieur.
Vous avez été un des cofondateurs du club de la Pétanque Audacieuse du Mas à Firminy.
Oui, j’ai été à l’origine de la création du club en 1972 avec cinq, six collègues, certains nous ont quittés malheureusement, il n’en reste plus que deux de vivants. J’ai occupé au départ la fonction de trésorier, puis une vingtaine d’années plus tard, j’ai pris la présidence du club jusqu’à l’an passé où j’ai transmis le témoin.
Quel est votre meilleur souvenir durant toutes vos années à la tête du club appelou ?
C’est la création de notre National d’Hiver que nous avons organisé durant sept ans, c’était dans les années 90-2000. A l’époque, la Pétanque Audacieuse du Mas comptait 180 licenciés, nous étions un des plus importants clubs de la Loire, avec le club voisin de Firminy-Vert. On a eu le bonheur d’accueillir lors de notre National tous les plus grands champions de l’époque. Cela reste pour moi un de mes plus beaux souvenirs en tant que président du club.
Au niveau sportif, quel a été le fait d’armes du club durant votre présidence ?
La Pétanque Audacieuse du Mas a été sacrée championne de la Loire des clubs dans la catégorie vétérans. Un beau souvenir.
Vous avez quitté la présidence de votre club de toujours fin 2024, mais vous n’avez pas pour autant délaissé les terrains puisque vous continuez à arbitrer, rappelons que vous êtes arbitre départemental depuis plus de vingt ans.
A mon âge, vous comprenez aisément que je n’arbitre plus tous les week-ends, place aux jeunes. Je dirai que je « bouche les trous », restant disponible lorsqu’on fait appel à moi quand il manque un arbitre dans un concours officiel.
Quel est le secret de votre forme, de votre dynamisme, à 86 ans bien accomplis comme vous le dîtes ?
C’est tout simplement la pétanque.
La pétanque a toujours été votre passion ?
Oui, j’ai toujours aimé la pétanque. Elle a bien rempli ma vie.
Vous l’avez pratiquée dès votre plus jeune âge ?
Au début, j’ai pratiqué la boule lyonnaise, dès l’âge de 7 ou 8 ans. Mes parents étaient alors gérants d’une société de boules, les Amis Réunis, à Fraisses. C’était dans les années 50, il n’y avait pas de club de pétanque à l’époque. J’ai commencé à pratiquer la pétanque un peu plus tard, quand j’avais une vingtaine d’années.
Il se dit que vous avez été un bon joueur de pétanque !
Je dirai que je n’étais pas maladroit tout en étant un joueur moyen, de niveau départemental. Mais je me suis quand même qualifié à 6 ou 7 reprises pour les championnats de Ligue Rhône-Alpes, sans toutefois parvenir une fois à me qualifier pour un championnat de France, mais la marche était trop haute pour moi. La pétanque a toujours été pour moi avant tout une passion, un plaisir, pratiquée dans un esprit de camaraderie.
Dans votre carrière de pétanqueur, vous avez un souvenir particulier. Rappelez-nous ce moment marquant.
C’était en 1986 lors d’un concours officiel bien connu qui se déroulait au stade Avias. Le tirage nous fait tomber sur les champions de France doublette en titre, Patrick Fragnoud et Patrick Kassi. Je vous avoue que je ne les connaissais pas vraiment. Un copain m’a charrié en me disant que je n’allais pas mettre longtemps pour revenir boire un coup à la buvette. Trois 1/4 d’heures plus tard, je le revois en lui disant que c’est moi qui leur a payé à boire, nous avions gagné la partie. Je peux dire aujourd’hui que j’ai battu dans ma carrière des champions de France (rires).
Est-ce que vous faites encore quelques concours vétérans ?
Beaucoup moins qu’avant. D’ailleurs, cette année, j’en n’ai quasi pas fait. Je fatigue plus vite, les
années commencent à peser, mais je n’ai pas perdu la main, « je tape encore ma boule » dans une partie disputée avec mes copains. J’ai toujours le même plaisir à jouer à la pétanque.
La pétanque a forcément évolué durant toutes ces années. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette discipline pour laquelle vous avez consacré une grande partie de votre vie.
L’ambiance n’est pas la même. Je trouve qu’aujourd’hui il y a moins de convivialité, de relations
amicales. A notre époque, c’était beaucoup plus chaleureux. On a perdu cette notion de plaisir sur un terrain. Il faut dire que notre société a bien changé aussi, la pétanque n’en ai que le reflet. C’est dommage car la pétanque est une belle discipline. Cela va faire bientôt 60 ans que je l’aime.
Pierre TAVAUD, arbitre départemental depuis près de 30 ans.